Bâteau sur l'eau à Can Tho

L'arrivée au Vietnam s'est fait plutôt dans la douleur après une journée de 14h de bus local coincés à l'arrière du bus avec pour espace pour nos jambes, l'équivalent d'une boite de cure-dents... Nous avons tenu bon (nos genoux moins) et sommes arrivés à Can Tho, dans le delta du Mékong pour nous écrouler de fatigue après un diner rapidement avalé. Le lendemain matin nous sommes partis en excursion avec Mr Thong un sympatique batelier vietnamien qui nous attendait de bon matin avec de nombreuses offrandes: un bouquet de fleurs ainsi que des insectes... tressés avec des feuilles de cocotiers. Nous nous sommes baladés pendant 4h dans les méandres du Mékong, le souriant Mr Thong nous fabriquant d'autres de ses créations en feuilles de cocotiers, plus rapidement les unes que les autres, découvrant un marché flottant, une fabrique de nouilles de riz et des lieux romantiques et loin de l'agitation touristique.

Ho Chi Minh Express

Mais pas le temps de nous éterniser nous partons pour Ho Chi Minh ville (anciennement Saigon) juste le temps de visiter quelques recoins de la ville, de passer 4h à la poste et de boire un verre sur un roof top, avant de repartir direction Dalat.

 Dalat, ton climat impitoyable

Arrivés à Dalat par le bus de nuit sur les coups de 4h du matin, nous sommes accostés par Mr My (prononcez Mi). Encore embrumés par la courte nuit dans le bus ainsi que par le temps (lui aussi brumeux donc) mais méfiants tout de même, nous repoussons ses tentatives d'approches et lui demandons de nous conduire en ville afin que nous puissions finir notre nuit. Après nous avoir conduit à une guest house bon marché, nous redescendons prendre un café et un thé avec Mr My. L'esprit de plus en plus clair, nous écoutons ce que cet "easy rider" nous propose: Un tour à la carte en moto. Hésitant quelque peu,mais négociant aprement, nous finissons par nous laisser tenter par ce tour de 3 jours de Dalat à Nha Trang. Nous consacrons notre après midi à visiter Dalat, petite ville française construite dans les montagnes afin que les "étrangers" puissent jouir d'un climat plus frais que dans le reste du Vietnam. Nous avons malheureusement visité Dalat sous une pluie battante, visitant quelques points clefs de la ville: le marché, la gare, le quartier français et le lac. 

 

 

Pépé soupape

 

Et nous voilà partis pour 3 jours en plein Vietnam authentique. Nous nous sentons seuls au monde à l'arrière de nos motos conduites par des routards d'expérience (Mr My et son acolytes Mr Thien) nous parcourons la campagne vietnamienne nous arrêtant pour découvrir d'impressionnants paysages (cascades & montagnes) mais également découvrir la vie locale (fabrication de feuilles de riz, de soie à partir de petits vers, un forgeron).

 

Nous avons également testé LE meilleur café du monde (d'après les vietnamiens) et qui plus est d'origine... animale! Vous avez bien lu, il s'agît du "weasel coffee" dont le procédé de "fabrication" en rebuterait plus d'un: une sorte de belette décortique les grains de café encore verts dans les plantations afin d'en extraire le grain de café péliculé d'une couche légèrement sucré (dont ces petites bêtes raffolent. Ils ingèrent donc les grains péliculés mais ne parviennent pas à digérer les grains de café... qui ressortent intact (sans pélicule toutefois) dans leurs excréments. Les grains sont alors récupérés, nettoyés (normalement...) pour donner ce prétendu meilleur café du monde, qui se vend très cher (environ 650 $ le kilo, soit environ 500 € le kilo).

 

   

 

Nous avons testé ce café... mixé toutefois à du robusta (dont le vietnam est le premier producteur mondial) et du mocha. Bien que court, ce café révèle un arôme assez puissant... mais de là à dire qu'il s'agît du meilleur café du monde... je ne m'y risquerai pas.

 

 

 

 

Hoi An, la ville des lampions

 

Pas le temps de nous reposer de cette longue virée en moto, nous sautons dans un bus de nuit direction Hoi An. Nous arrivons à Hoi An au petit matin et partons à la découverte de la ville. Cette ville possède un centre historique charmant longeant une rivière. Melant vie locale et histoire, il fait bon se perdre dans les petites ruelles de Hoi An, des heures durant Hoi An est également le paradis des amateurs de vêtements sur mesure. Tout (absolument tout) peut être fait sur mesure et en des temps records! Sophie en a donc profité pour se faire faire une petite robe qui restera un mystère pour encore quelque temps. Cette pause nous a permis d'apprécier les paysages alentours chevauchant notre Harley Davidson locale. Des rizières et des montagnes à perte de vue! Après une longue boucle à moto, nous décidons de nous rafraichir à la plage non loin de là.  

 

 

Les festivités d'Hué

Nous arrivons à Hué en plein festival! Cependant il nous faut patienter le soir pour y assister. Nous patientons donc en visitant la cité impériale, découvrant dans les dédales de ruelles, des ruines, plus ou moins bien conservées, témoignant des dynasties passées. Nous décidons d'assister à l'un des évènements proposés lors de ce festival: un défilé de mode. Payant le prix le moins cher, nous nous retrouvons à prendre possession de sièges stratégiques 2h avant le début officiel du défilé. Après 3h d'attente, et alorsque le défilé était sur le point de commencer, un officiel du staff nous fait signe de le suivre. Il nous installe alors au beau milieu du premier rang, réservé normalement aux VIP, nous retrouvant de fait avec les boissons offertes. Nous avons donc assisté à la démonstration de style de différents stylistes vietnamiens autour de la robe traditionnelle du pays, l'Ao Daï, chacun de ces experts de la mode nous présentant sa version influencée en fonction de son pays de coeur. Nous verrons donc des versions cambodgiennes, laotiennes, françaises (cocorico), mais également américaines et même africaines.

 

Ca roule 

Mais sans perdre de temps nous sautons dans un train reliant Hué et Ninh Binh. Nous embarquons donc pour un voyage de 14h de train sur des bancs en bois. Le paysage, à couper le souffle, mêlant montagnes et rizières nous tiendra en éveil pendant la quasi totalité du voyage. Les 4 dernières heures furent plus éprouvantes, Sophie finissant même par dormir à la mode locale: par terre, entre les bancs.

 

La baie d'Halong terrestre

 

Arrivés à Ninh Binh vers 1h du matin, nous trouvons non sans mal un hotel où passer la nuit. Le lendemain, nous décidons de louer une moto pour partir à la découverte des environs. 

Nous avons pu admirer les rizières avant de nous lancer dans la découverte, par bateau, de la baie d'Halong terrestre: le site de Tam Coc sans trop de touriste!. Voguant le long d'une petite rivière, nous longeons les formations karstiques, voire pénétrons à l'intérieur de cave naturellement sculptées dans ces énormes rochers. Nous partirons également à l'ascension d'un de ces géants de pierre et pourrons admirer une vue imprenable sur ces formations karstiques ainsi que sur les rizières les bordant.

 

Nous finirons notre excursions en nous perdant dans les petits villages aux alentours de Ninh Binh.

 

 

Dilemme au nord

10 jours restant et tant de merveilles d'une immense région à explorer. Que faire? Nous profitons d'arriver à Hanoi en milieu d'après midi pour prospecter parmi la myriade d'agences de tourisme que la capitale vietnamienne a à proposer. Nous tombons sur l'une d'entre elle, semblant proposer des treks et excursions différents des autres agences et semblant plus responsable et plus équitable. Ne disposant que de peu de temps nous avons succombé, à la facilité du "tout organisé". Un gros programme de 9 jours avec au programme 2 jours dans la baie d'Halong et 7 jours pour partir à la découverte du nord ouest vietnamien et de ces rizières en terrasses.

 

La baie d'Halong

 

Après quelques petits couacs de logistiques nous débutons notre "croisière" à bord du bateau avec près de 2h de retard. Nous naviguons quelques heures à travers les géants de pierre, avant de partir explorer les environs en kayak, sur les traces de James Bond. Sophie s'est même transformée en James Bond girl nageant dans les eaux de la baie. D'après le folklore vietnamien, lors des invasions pasées d'étrangers venus de la mer, une maman dragon et son fils sont descendus du ciel et ont crachés leurs flammes dans la baies, morecelant la côte et créant le paysage aujourd'hui connu du plus grand nombre de la baie d'Halong. Les explorateurs ont dû renoncer à leur tentative d'invasion, un grand nombre de leurs bateaux s'étant échoué sur les formations karstiques nouvellement créées. 

 

Voici maintenant plus de 2 semaines que nous sommes arrivés au Cambodge et précisément à Siem Reap, porte d'entrée pour les temples d'Angkor. Pour ceux (très rares bien entendu) qui auraient ratés nos aventures à Siem Reap en 2012, nous vous invitons à consulter les articles se référant aux temples d'Angkor ainsi qu'aux autres activités que nous avons pu faire lors de notre tour du monde.

Nous sommes arrivés au Cambodge dans le but d'aider une organisation locale (Nginn Karet foundation). Après quelques débuts hésitants, car ne connaissant pas vraiment le mode de fonctionnement des associations au Cambodge, nous avons opté pour un projet pédagogique. Nous allons, un mois durant, enseigner l'anglais aux enfants d'écoles reculées dans les environs de Siem Reap. 

Nous considérons être privilégiés dans le sens où les trajets aller et retour, effectués à moto derrière un membre de l'association, se déroulent dans l'enceinte même des temples d'Angkor et nous avons la chance de pouvoir admirer, de loin toutefois, certains des temples appartenant au site. Nous traversons également des villages authentiques et empruntons des chemins de terre, nous imprégnant ainsi de la vie locale.

L'âge des élèves, variant de 5 à 17 ans, ne reflète pas leur niveau d'anglais. Et après 2 semaines de cours dispensés, nous avons déjà nos écoles/élèves préférés. Dans l'ensemble tous ont la volonté d'apprendre: certains élèves, nous voyant arriver dans l'école alors qu'il rentraient chez eux, faisaient systématiquement demi-tour et se ruaient sur les banc des classes (parfois trop grands pour eux) afin d'assister à nos cours. Comment ne pas tomber sous le charme d'enfants aussi motivés?

Pour résumer, chaque semaine, nous parcourons l'arrière pays cambodgien afin de donner des cours dans 7 écoles, dont une école de danse, où les élèves, quel que soit leur âge, sont motivés, sages, appliqués et apprennent très vite.

Ne sachant pas où nous allions au départ, il nous apparaît plus évident, petit à petit, que nous aurons un (gros?) pincement au coeur quand nous devront repartir vers de nouvelles aventures.

Pour l'heure, il nous reste encore 2 semaines pour profiter de chaque instant.

362 jours autour du monde...

27 décembre 2011, je ferme la porte de l'appartement, sac sur le dos, et je réalise seulement là que l'aventure va commencer, mon rêve va devenir réalité. Ca fait  bizarre, partir vers l'inconnu, ça y est on y est... C'est l'heure !

23 décembre 2012, on enregistre nos sacs à dos, on arrive à l'aéroport, acceuillis par famille et amis. On rentre à l'appartement... Est-on vraiment parti un an ? On dirait  que c'était hier... Que c'est passé vite ! Et pourtant....

Une année s'est écoulée. Une année loin d'être comme les autres... Une année à jamais gravée dans ma mémoire. Une année riche en rencontres, en émotions, en  découvertes et j'en passe. Simplement une année de bonheur. Un bonheur que j'ai  savouré chaque minute, chaque seconde.

Il y a un an, nous voilà qui sautions le pas pour enfin partir découvrir le monde, ou tout du moins une petite partie. Une petite partie qui offre déjà beaucoup de choses.

Notre planète est magnifique, tant au niveau de la diversité de nos cultures, que des paysages incroyables.

J'ai été emerveillée, scotchée devant l'Ijen, volcan offrant un spectacle surréaliste. J'ai  été stupéfaite de la couleur bleue des lagons sur les glaciers. Je ne pensais pas que de si belles choses pouvaient exister.

Il m'a paru plus impressionnant de découvrir ces paysages qui m'étaient inconnus,que de me retrouver devant les monuments célèbres, si célèbres qu'on ne ressent pas le sentiment de découverte une fois devant. Certes, les temples d'Angkor ont une atmosphère mystique et on peut s'imaginer tant de choses en les découvrant. Certes le Machu Picchu nous renvoie à une époque intéressante et fait de ce lieu un lieu envoûtant... mais en voyant ces momunents nous nous sentons aujourd'hui comme  des spectateurs du passé...

Dans de tels endroits, on aurait voulu avoir vécu à l'époque, ou avoir été celui qui a decouvert par hasard cette cité au milieu de la jungle. Quel sentiment cela doit il procurer...

En pénétrant dans la jungle amazonienne, quel bonheur de savoir que des territoires sont encore vierges... mais pour combien de temps ?

Voyager, c'est s'imprégner de différentes cultures, différentes religions, se sentir vivre à 300%, sentir des parties de son corps souffrir alors qu'on ne les connaissait même pas, se sentir découvrir des choses en permanence.

Ce voyage m'a permis de m'ouvrir au monde, de vouloir en savoir plus chaque jour. Peu fervante de documentaires ou de news dans le monde, il me paraît impossible maintenant de ne pas suivre les nouvelles mondiales, de ne pas vouloir en savoir plus sur les Incas, les Moaïs, les Khmers... Et j'en passe... Comme cette phrase connu de Saint Augustin : "Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page"... Je pense que le monde est une Encyclopédie... Et c'est bien l'un des bouquins les plus intéressants à mon goût... Je pense que le voyage est la façon la plus passionnante de dévorer le monde ! On est d'autant plus impregné en vivant la situation qu'en l'imaginant.

Nous sommes rentrés depuis peu, et nous tentons de répondre aux questions : "Qu'est-ce que vous avez préféré ? Le plus dur ? Qu'est-ce qui vous a manqué ? Est-ce que vous avez changé ?, etc...". Le retour à la grisaille, dans l'excitation de Noël, le  retour dans un environment connu, font qu'il n'est pas si simple de répondre à tout ça. On se sent un peu perdu. On ne se réveille plus le matin en se demandant ce que l'on va découvrir aujourd'hui, on ne voit plus les choses de la même façon, on est  plus attentif, on observe...

Un tel voyage vous change, c'est évident. On ne change pas de caractère, et on va se  réhabituer  doucement à la vie parisienne. Je ne parlerai pas de retour à la réalité... Notre voyage, c'était notre réalité, notre vie de tous les jours. On a été confronté à la réalité de tous ces peuples que nous avons rencontrés. Aujourd'hui, alors que j'écris, je peux m'imaginer que certains vivent encore nus dans la jungle prêts à chasser le jaguar avec des flèches empoisonnées, d'autres prient Bouddha en faisant le tour d'une stupa, certains lavent leurs péchés dans le Gange ou sont brulés sur les gaths pour atteindre directement le paradis. D'autres encore se mettent du tanaka sur le visage pour perpétuer des traditions, et sont heureux alors qu'ils n'ont rien... Des enfants vivent à dix dans une maison en bambou de 6m², attendant leurs parents partis travailler dans un pays voisin et qui ne reviendront peut-être jamais. Certains même peuvent risquer de sauter sur une mine antipersonnel. Certains portent 90kg de  soufre toute la journée, d'autres marchent pieds nus dans les montagnes de l'Himalaya. Des volcans s'activent, des glaciers fondent, d'autres bougent continuellement et grandissent. Des animaux vivent en toute tranquillité, libres. Ce que je veux dire par là, c'est que je me suis nourri de tout ce que j'ai vu, de tout ce que j'ai appris, de tous les sourires que j'ai reçus, de tous ces visages que j'ai gravés dans ma mémoire, de toutes nos rencontres, de la beauté des paysages. On s'est rempli de sourires, rempli d'énergie positive et on a aussi beaucoup d'énergie à revendre ! Alors je ne prétendrai pas avoir vu le monde, loin de là. On en a fait qu'une infime partie. Dans chaque pays, nous nous sommes dit qu'il faudrait y revenir, sans compter tous les recoins de la planète que nous ne connaissons pas. Il n'y aurait pas assez d'une vie pour tout voir. Mais quel bonheur de découvrir ce qu'elle a à nous offrir. Malheureusement, on se rend compte aussi de la facilité que l'homme a à la détruire...

Je ne considère pas que le voyageur soit au même titre que le touriste qui aime son confort et qui sait exactement son programme des vacances. "Le touriste ne sait plus  où il est allé, le voyageur ne sait pas où il va". Un an de vacances ? A celà, je veux répondre, non, c'est pas des vacances. Alors c'est évidemment moins contraignant que se lever pour aller au travail, mais ce ne sont pas des vacances, plages et farniente. C'est une aventure, où il faut s'organiser, faire des choix en permanence, négocier, rester calme, s'adapter en fonction des situations, apprendre de nouvelles langues, en fait savoir s'écouter, apprendre à se connaître, dépasser ses limites, rester toujours positif, se laisser aller à l'inconnu, suivre son instinct, sa destinée, ouvrir son esprit, s'instruire. Et bien, c'est tout un travail ! 

"Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même."         (Confucius)

Je pense qu'il faut un certain temps pour faire le tour de soi-même. Mais le voyage contribue à cette recherche. Evidemment c'est une quête spirituelle qui peut se faire de chez soi. Simplement, prendre le temps...

Même si notre voyage a commencé bien avant notre grand départ. Un rêve qui devient réalité, et qui a grandi pendant longtemps dans ma tête, une fois passé, on a qu'une envie, le prolonger...

Lorsqu'on rentre, on se sent un peu incompris, mais on réalise vite que ce qu'on a vécu c'etait quelque chose de grand et c'est pas facile à transmettre de façon juste. On ne sait pas par où commencer. Et j'ai ce sentiment de ne pas me sentir aussi forte  que dans mon voyage. Pendant un an, on se débrouille par soi-même, on apprend  le langage universel, et c'est ce qui est le plus instructif. On se rend vite compte qu'on a beau ne pas avoir la même langue, on peut vivre des instants magiques, avec un petit peu d'imagination, des regards, des sourires, de l'aide. Et lorsqu'on se retrouve dans le métro parisien, avec des personnes qui comprennent votre langue, bien qu'elles soient absorbées par leurs iphones ou en autarcie avec leurs Mp3, on voit les choses sous un autre angle. On se sent différent. Et quand on entend une personne parler espagnol, ou anglais, on sourit...

Si je devais résumer mon année 2012 :

Que de chemins parcourus, de semelles usées, de villes visitées, de personnes rencontrées, de pantalons recousus, de croquis dessinés, de livres lus (un record pour  moi !), de photos prises, de bus empruntés, de senteurs et saveurs découvertes, de prières exaucées. Et évidemment, cette année a été d'autant plus forte que j'ai pu la partager avec mon complice. Pour qui je me suis inquiétée, notamment quand je l'ai lâchement abandonné face à la charge d'un éléphant indien, lui, qui m'a faite rire, qui m'a supportée dans mes idées farfelues, mais qui a su dire non quand celles-ci l'étaient de trop, lui qui m'a encouragée. Alors voila, je n'oublierai jamais cette année, je n'oublierai jamais....

emprunter les trains indiens, sauver ma peau face à un éléphant, gravir les sommets dans les Annapurnas, rire avec des femmes birmanes au milieu des champs, apprendre à conduire un éléphant, manger du rat et devenir saoule avec l'alcool de riz pour faire plaisir au chef du village, prendre une douche géante (la mousson) au Cambodge en jouant et en riant avec des enfants si attachants, rencontrer ma petite soeur cambodgienne, partir en road trip sur une moto et me sentir si libre, la culture des rizières, mon baptême de plongée et cette sensation étrange de respirer sous l'eau, ma réaction bouche bée face au volcan Ijen, paysage d'une autre planète,  l'ascension du Mt Rinjani, ses descentes en ligne droite, et les surhommes aux muscles inconnus qui le descendent en courant et en sifflotant, survoler la grande barrière de corail, sauter en parachute dans un cadre magique, marcher sur des glaciers et admirer la couleur bleue des lagons pendant des heures, voir et entendre des baleines sauter à 10 m de la plage, faire le "W" dans le Torres del Paine avec un temps de rêve, seuls au monde, faire du chien de traineau, vivre au bout du monde en rêvant de Cap horn et d'Antarctique, nager avec des bébés lions de mer et des tortues, danser avec des oiseaux à pattes bleus, s'aventurer dans la jungle et esquiver des caïmans sous l'orage, marcher dans les villages des andes et déjeuner dans les marchés, gravir le Machu-Picchu à l'aube pour éviter les touristes, s'émerveiller devant les chutes d'Iguaçu, rester stupéfaite devant une palette d'artiste naturelle en Nouvelle-Zélande, prendre les mains d'un singe araignée en manque d'affection, jouer au Uno sur la plage avec des petites filles indonésiennes,  dormir dans un hamac en pleine jungle sous l'orage, et il m'est impossible de clôturer la liste tellement mes souvenirs reviennent...mais je n'oublierai jamais toutes nos rencontres, tous ces sourires. J'ai un coup de coeur pour les pays d'Asie que nous avons faits, notamment, la Birmanie, le Laos et le Cambodge. Je m'y sentais bien, dans un bazar qui fonctionne, avec des gens souriants, une culture intéressante, une cuisine excellente, une vie facile.

Le voyage construit, forge le caractère, mais surtout il nourrit votre âme...

Nous voila à l'aéroport, près à prendre l'ultime avion de notre tour du monde. 362 jours autour de notre planète n'auront pas suffit à voir tout ce que la Terre a à nous offrir. Tant de gens rencontrés lors de notre parcours. Qu'ils soient locaux ou voyageurs, chacun nous aura marqué de son histoire personnelle. Tant de lieux découverts, insoupçonnés, parfois vierges, sauvages, intriguant, déroutant... Chacun d'entre eux aura laissé en nous une trace indélébile. Et toutes ces autres choses qui font parties du voyage: la nourriture, les galères, les transports, les sourires, les échanges... On ne revient pas inchangé d'une expérience comme celle-ci... Outre la transformation physique qui peut transparaître sur certaines photos, nous reconnaitrez-vous à notre retour?

C'est malheureusement la fin de notre épopée... Mais le début d'une nouvelle aventure! Nous constatons qu'il est facile de voyager et les inquiétudes et les galères, ne sont après tout pas si importantes qu'elles n'y parraissent au premier abord.

Mais pour le moment c'est le moment de retrouver famille et amis, de réaliser l'ampleur du chemin que nous avons parcourru, de partager notre "immense" savoir (n'ayons pas peur des mots) afin que chacun puisse profiter comme nous d'une expérience aussi folle, incensée mais aussi aussi intense et vibrante que le tour du monde que nous avons réalisé.

Au revoir donc, fidèles lecteurs, Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d'année et à bientôt pour de nouvelles aventures!!! (pour les bilans, et les conseils aux voyageurs)

"Vivre, c'est faire de ses rêves ses souvenirs" (Sylvain Tesson)

Oups we did it again!... Si près du monstre volcanique, nous n'avons pas résister à grimper sur le volcan Poas. Situé non loin de San José, nous prenons 3 bus successifs tôt le matin afin d'avoir la chance d'apercevoir le volcan. Puis nous entamons une marche de 10 kilomètres, en montée. Heureusement pour nous, une ambulance de la Croix Rouge Costa Ricaine nous a gentiment pris en stop et déposé à la guérite de l'entrée du parc naturel. Au terme de quelques minutes de marche sur une allée pavée, et dans une ambiance très "américanisée", nous parvenons au sommet de notre ascension. De là, nous nous apprêtons à découvrir les entrailles du monstre, les vapeurs de sulfure nous parvenant de temps à autres. Nous nous approchons du garde fou et là... Horreur! Enfer et Damnation! Des nuages denses nous bloquent la vue. Gardant la foi jusqu'au bout nous décidons d'effectuer une petite marche aux alentours avant de revenir plus tard au cratère principal. Cette marche nous conduira au travers d'une forêt étrange, composée parfois d'arbres morts et de mousses, jusqu'au cratère secondaire du volcan où nous aurons la joie de découvrir le lac durant quelques bonnes minutes. Après une séance photos, nous retournons sur nos pas en direction du cratère principal. Les nuages sont toujours de la partie mais nous croyons en notre bonne étoile... si fort que nous avons été récompensé par une fenêtre - une éclaircie dans la masse nuageuse - de quelques secondes durant lesquelles nous avons pu admirer l'intérieur du cratère et découvrir le lac acide qu'il contenait. 

Nous rentrerons à notre petit hôtel après des heures interminables passés dans les bus, s'arrêtant toutes les 2 minutes, afin de préparer nos sacs pour notre grand retour sur le sol européen, à Londres plus précisément. Patience! Nous savons que vous mourrez d'envie de nous revoir et c'est réciproque....  qui a dit quoique? :-)