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4 continents foulés, 15 pays visités, 362 jours de périple, 873 heures de transports, plus de 6000 sourires échangés, plus de 30000 photos, des millions de souvenirs gravés... Voici comment je pourrais sommairement résumer notre tour du monde. Malheureusement la liste ne serait jamais exhaustive tant nous avons découvert de nouveaux paysages, tant nous nous sommes ouverts à d'autres cultures, tant nous avons tenté d'appréhender de nouvelles religions.
Ce tour du monde a été l'occasion pour nous d'affronter l'inconnu, de partager, de nous émerveiller chaque jour davantage, d'ouvrir notre esprit, de nous remettre en question, de relativiser, d'avancer, de grandir... Je n'aurai pas la prétention de me déclarer philosophe et encore moins d'affirmer que j'ai tout vu, mais cette aventure vous transforme, peu à peu, sans en avoir réellement conscience, si bien qu'on se sent presqu'étranger à ce et à ceux qui nous entourent lorsque la fin de l'aventure a sonné.
Pendant le voyage, il faut savoir s'adapter, se remettre en question, appréhender son environnement, et se lancer dans l'inconnu. L'inconnu qui fait peur, l'inconnu qui paralyse, mais l'inconnu qui excite également. Et une fois parti, cet inconnu qui nous terrorisait tant, nous galvanise et nous pousse toujours plus loin dans la découverte d'autres senteurs, d'autres saveurs, d'autres cultures et nous accorde, parfois, au détour d'une ruelle, dans un train, dans un village isolé ou au fin fond de la jungle amazonienne, des rencontres magiques, qui resteront gravées pour l'éternité. Quelle que soit leur religion, quels que soient leur race, leur opinion, leur âge ou leur condition, toutes les rencontres que nous avons faites tout au long du chemin nous ont marqués à leur façon. Du guérisseur sikh, dont la belle vision de la vie nous a chamboulés en Inde, à l'enfant de quatre ans dans la jungle amazonienne ayant pour objectif de nous revoir dans notre pays, en passant par la chaleur humaine dégagée par cette femme forte aux confins du monde, ou encore la simplicité et le caractère de cette grand-mère laotienne, tous nous ont marqués par leur personnalité, leur attitude, leur gentillesse, leur vécu, leurs rêves, leur vie.
Nous avons été également stupéfaits de découvrir ce que la nature avait à nous offrir. Ebahis devant tant de beauté, de contraste se dégageant de ce volcan de soufre, devant l'intensité du bleu de ces lacs de glaciers, la richesse des fonds marins et de sa vie aquatique, la palette de couleur des entrailles de la Terre jaillissant dans les vallées géothermiques, la diversité de la faune et la flore des îles d'Equateur,l'abondance de la vie sauvage dans la jungle amazonienne...
Mais le retour s'annonce toujours un jour. Et je pense que ce retour est nécessaire et salutaire. Afin de mettre en perspective la magnifique aventure que l'on vient d'accomplir et réaliser l'ampleur du chemin parcouru. Mais la vérité est qu'une fois qu'on a goûté au voyage, après avoir parcouru tous ces grands espaces, après avoir vécu au grand air, il est difficile de s'arrêter. Lorsqu'on a vu ce que le monde offre, il est difficile de se confiner aux seuls alentours de sa vie quotidienne. On se sent presque prisonnier de la réalité, d'une autre réalité que celle qu'on vient de vivre. On se prend à rêver de nouvelles aventures... Mais "en toute chose, il faut savoir raison garder", ou du moins savoir garder un minimum les pieds sur Terre et ne pas céder aux charmes et à la facilité du voyage. Difficile de renoncer également à ce qu'on possédait avant, à notre confort d'antan. Il faut mettre en balance tous les aspects de cette vie d'avant et cette vie présente afin de déterminer une orientation pour notre vie future, ce qui n'est certainement pas la chose la plus aisée. Que nous réserve le futur ? Je ne le sais pas. Mais une chose est sûre, c'est que ce voyage nous a permis de nous affirmer, nous a rendu plus confiants en nous et en nos capacités.
Un tour du monde, c'est une aventure magnifique et une opportunité unique qu'il faut savoir saisir. Mais une telle épopée est, à mon sens, encore plus belle si elle est partagée et cette aventure n'aurait certainement pas été aussi exaltante si je ne l'avais pas partagée avec mon compagnon de route, ma confidente, ma meilleure amie et plus encore. Celle qui a su me supporter, me bousculer, me soutenir, me pousser à me surpasser, m'énerver, me faire avancer et grandir. Celle avec qui j'ai vécu 24h/24 et avec qui j'ai partagé bien plus qu'avec n'importe qui d'autre. Mon phare dans mes moments de doutes et ma raison dans mes moments de folie... Alors merci pour cette année magnifique, et continuons notre route ensemble, toujours guidés et épaulés par nos anges-gardiens.
